Nabil Ayouch et Maryam Touzani
On a envie de crier, de hurler de toutes ses forces : "Mais attendez, ce n'est pas ça le film ! C'est tout l'inverse de ce qu'on est en train de vous raconter ! ". Mais vous pouvez crier autant que vous voulez, personne ne vous écoute, personne n'a même envie de vous écouter, donc l'impuissance et la tristesse sont là...
Nabil Ayouch
Réalisateur, scénariste, producteur, il n’a cessé de confronter son œuvre à la situation socio-politique marocaine. Much Loved, portrait sans fard d’un groupe de prostituées à Marrakech, a été interdit au Maroc. Razzia dénonce la dérive autoritaire en cours dans le royaume.
Maryam Touzani
Réalisatrice de deux courts métrages multiprimés en festival, Quand ils dorment et Aya va à la plage, elle participe au développement du scénario du film Much Loved (2015) réalisé par Nabil Ayouch. Actrice dans le film Razzia (2017), qu’elle coécrit avec Nabil Ayouch, elle présente en avant-première Adam, son premier long métrage, magnifique portrait de deux femmes prisonnières de leur solitude qui doivent s’apprivoiser.
changer le monde ?
03:32
Ce ne sont pas des éléments du décor urbain, ce sont des êtres faits de chair et de sang, qui ont une âme, une humanité... Et quand cette humanité arrive à nous transpercer, toutes nos barrières s'effondrent !
Crédit photo : Unité de Production - Les Films du Nouveau Monde
Le seuil de tolérance commence et s’arrête dans notre propre perception de ce qu'on est capable de dire, de montrer... Jusqu'où on peut aller ? C'est une question qui taraude véritablement tous mes films.
violence / conflit
02:57
religion
02:23
Ce n'est pas la religion, mais toutes ces choses qu'on met sur son dos, la manière dont on l’interprète et l'impose pour manipuler et contrôler. Je trouve ça inquiétant qu'on ne se pose pas de questions par rapport à ça !
Le cinéma est une expérience qui nous transcende, quand on est dans la peau du personnage, quand on vit l'histoire de l’intérieur... ça peut réellement nous transformer et changer notre regard.
changer le monde ?
04:33
C'est un chemin introspectif que j'ai emprunté pour arriver au cinéma. C'est un assez beau chemin, parce qu'il est passé par une réappropriation de mon identité.
parcours
07:22
On a envie de crier, de hurler de toutes ses forces : "Mais attendez, ce n'est pas ça le film ! C'est tout l'inverse de ce qu'on est en train de vous raconter ! ". Mais vous pouvez crier autant que vous voulez, personne ne vous écoute, personne n'a même envie de vous écouter, donc l'impuissance et la tristesse sont là...
changer le monde ?
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D’ici un mois, entre le 15 et le 24 novembre, aura lieu la 11e édition du festival du Forum des images, à Paris, « Un état du monde et du cinéma ». Au programme, un focus consacré au Brésil, une rétrospective de l’œuvre du cinéaste chinois Wang Quan’an (Le Mariage de Tuya, Appart Together, La Tisseuse), des rendez-vous déclinés autour du corps, de l’habitat, du territoire, de la transformation du paysage, des utopies dessinées par l’homme, une table ronde en présence de cinéastes, reporters et photographes qui ont filmé le mouvement des gilets jaunes et des avant-premières…
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